Atelier de validation du cadre de l’Union Africaine sur le Développement de l’Irrigation et la gestion de l’eau pour l’Agriculture en Afrique. Ouagadougou, Burkina Faso, 10-11 Juillet 2019

Atelier de validation du cadre de l’Union Africaine sur :

Le Développement de l’Irrigation et la gestion de l’eau agricole en Afrique.

Ouagadougou, Burkina Faso, 10-11 Juillet 2019.

Thème:

Réalignement du Développement de l’Irrigation et Gestion de l’Eau pour l’Agriculture en vue d’accélérer la Transformation de l’Agriculture Africaine pour une prospérité partagée et des moyens d’existence améliorés.

I.Contexte:

Le rôle fondamental de l’agriculture dans une Afrique sécurisée, paisible et prospère a été réitéré dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine en soulignant la nécessité d’accélérer la croissance et la transformation de l’agriculture africaine. La Déclaration de Malabo de 2014 des Chefs d’Etat et de Gouvernement met également l’accent sur le rôle essentiel d’une croissance Accélérée de l’Agriculture Africaine dans l’atteinte d’une prospérité partagée et l’amélioration des moyens d’existence. La Déclaration définit l’avenir immédiat des économies africaines autour du secteur agricole comme porteur de la transformation sociale et économique. Cela est évident, car ce secteur emploie plus de 60% de la population active (ce qui est fondamental pour une croissance économique élargie et inclusive et la création de richesses), produit plus de 86% de tous les aliments consommés et le Continent détient environ 60% des terres arables du monde. Par ailleurs le secteur agricole contribue à hauteur de 16% au PIB et représente environ un tiers des recettes totales d’exportation du continent.

Réalités:

1.Les petits exploitants agricoles (<2ha) sont les premiers acteurs de l’agriculture africaine et constituent environ 85% des producteurs.

2.La productivité est faible étant donné que les petits exploitants utilisent peu ou pas d’intrants commercialisés et dépendent de l’agriculture pluviale. Le problème initial de faible productivité a été reconnu comme étant une contrainte majeure à la capacité du secteur agricole à servir de moteur de la croissance sur le continent. Selon les estimations des économistes du développement, une augmentation de 1% de la productivité agricole en Afrique pourrait réduire le niveau de pauvreté d’environ 4%.

3.La dépendance vis-à-vis de l’agriculture pluviale et le manque de compétences appropriées de gestion de l’eau pour l’agriculture dans un contexte de forte variabilité climatique sont une cause majeure de la baisse de la productivité du secteur agricole. Des améliorations de la productivité en termes d’approvisionnement en denrées alimentaires pourraient venir de la mise à échelle de l’irrigation et d’autres méthodes de gestion durable de l’eau pour l’agriculture telles que les technologies de l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC). L’IFPRI (2014) affirme que quand elle est déployée de manière efficace, l’irrigation a le potentiel de booster la productivité de 50%.

4.Les défis environnementaux/climatiques connexes y compris la sécheresse et la raréfaction des ressources en eau constituent la cause majeure de la faim sur le Continent. L’aide alimentaire et la facture accrue des importations de denrées alimentaires (environ 35 milliards $ US) sont des indicateurs du nombre élevé de personnes souffrant de malnutrition en Afrique plus que dans toute autre région. Selon le rapport de la FAO (2019), 20 pour cent de la population africaine étaient sous-alimentés en 2017. Un accès fiable aux ressources en eau est essentiel pour augmenter la production vivrière et atténuer les effets de la sécheresse à travers l’Afrique, et ce d’autant plus que les changements climatiques aggravent l’incertitude et que la demande en produits alimentaires augmente avec la croissance démographique.

5.Il existe un énorme potentiel sur le continent pour booster la production vivrière et renforcer la résilience des moyens d’existence à travers le développement de l’irrigation et la gestion de l’eau pour l’agriculture (DIGEA) sur le continent. Ce potentiel est soutenu par les ressources foncières et hydrauliques abondantes; seulement un cinquième du potentiel d’irrigation est exploité.

II. Justification de l’Atelier

L’importance de l’irrigation et de la gestion de l’eau pour l’agriculture dans la stimulation de l’intensification et des gains de productivité en Afrique a été identifiée et convenablement établie dans les plans de développement de l’agriculture à tous les niveaux. L’amélioration de la gestion de l’eau pour l’agriculture en vue d’appuyer les moyens d’existence des petits exploitants agricoles et dynamiser le développement économique, est une priorité pour l’agenda mondial et continental. Au niveau continental, beaucoup de Déclarations ont tenté de stimuler l’intérêt des Etats Membres de l’Union Africaine pour l’intensification de l’agriculture à travers l’irrigation et la gestion de l’eau pour l’agriculture. Par ailleurs, les gouvernements régionaux et nationaux ont mis en place des instruments politiques dans le but d’accélérer la mise à échelle et l’adoption du DIGEA. Les partenaires au développement ont également renouvelé leur intérêt pour l’appui aux investissements dans le DIGEA au cours de ces deux dernières décennies. Ces interventions visent à relever et à atténuer les défis liés à l’augmentation de la productivité dans un contexte de croissance démographique galopante, d’urbanisation rapide, d’impacts des changements climatiques sur les ressources en eau et d’augmentation de la compétition intersectorielle pour les ressources en eau. Une mosaïque d’acteurs et différents plans de DIGEA (publics, privés, grande et petite échelle) et de technologies inondent le paysage agricole du continent; dans l’espace et dans le temps. Bien qu’il existe des cas de succès de certains dispositifs et interventions DIGEA qui ont produit un impact positif durable en termes de renforcement de la résilience des moyens d’existence, l’on ne peut pas en dire autant pour beaucoup d’autres initiatives. Bon nombre de plans ont échoué pendant que beaucoup d’autres fonctionnent en dessous de leur capacité installée. Les impacts environnementaux négatifs, la mauvaise planification, le manque de capacités de gestion, les infrastructures peu durables et le faible appui ont été soulignés comme étant les raisons de l’échec, d’où la nécessité de tenir cet atelier des parties prenantes pour réorienter le développement de l’irrigation et la gestion des ressources en eau pour l’agriculture sur le Continent.

L’UA-SAFGRAD est l’un des bureaux techniques spécialisés de la Commission de l’Union Africaine (CUA) placé sous la tutelle du Département de l’Economie Rurale et de l’Agriculture (DERA). Le Bureau a pour mandat de renforcer la résilience des moyens d’existence des petits exploitants agricoles dans le contexte des défis clés du développement liés à l’agriculture dans les zones arides. Dans le cadre de son programme d’appui au renforcement de la résilience des moyens d’existence dans les Etats membres de l’Union Africaine, l’UA-SAFGRAD organise avec l’appui de la FAO, un atelier de deux jours sur le thème de “Réalignement du Développement de l’Irrigation et Gestion de l’Eau pour l’Agriculture en vue d’accélérer la Transformation de l’Agriculture pour une prospérité partagée et des moyens d’existence améliorés ”. L’objectif de cet atelier est de faire l’état des lieux des activités des différents acteurs dans la promotion et la mise en œuvre de plans de DIGEA durables sur le Continent. Le Cadre de Développement de l’Irrigation et de Gestion de l’Eau pour l’Agriculture (DIGEA) de l’Union Africaine sera présenté pour une validation lors de l’atelier.

III. Objectif de l’Atelier

L’atelier présentera une plateforme pour un bilan et un alignement des activités de DIGEA des parties prenantes sur le Continent. L’atelier va en particulier:

  • Examiner et valider le Cadre de DIGEA de l’Union Africaine
  • Informer sur les activités, la situation, les succès et les défis des différents plans/projets DIGEA des parties prenantes, dans différents endroits du Continent
  • Renforcer les expériences de bonnes pratiques et proposer les voies et moyens de promouvoir l’adoption de plans de DIGEA durables et inclusifs.

IV. Résultats attendus

Les résultats attendus de l’atelier sont les suivants:

Les résultats envisagés de l’atelier sont des contributions pour l’approbation ministérielle du cadre de DIGEA par le Comité Technique Spécialisé (CTS) de l’UA sur l’Agriculture, le Développement Rural, l’Eau et l’Environnement (EDREE). Le cadre qui servira de Plan d’action continental devra guider l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie régionale et nationale de gestion inclusive de l’eau pour l’agriculture. Les résultats attendus comprendront:

  • Un cadre de DIGEA validé
  • Une mise à jour sur l’implication, l’échelle, les défis, les leçons tirées et les facteurs de succès dans la mise en œuvre et la gestion des plans de DIGEA sur le Continent
  • Des recommandations réalisables visant à faciliter l’engagement et l’alignement des parties prenantes à un DIGEA durable, et convenues de manière participative

V. Participants

L’Atelier réunira environ 100 participants. Il s’agit de responsables de haut niveau/ experts régionaux et nationaux issus des ministères publics et impliqués dans les plans de développement de l’irrigation et de gestion de l’eau pour l’agriculture, d’experts venant d’agences et d’institutions techniques du Continent. Par ailleurs, des représentants des partenaires au développement, des agences de financement et de mise en œuvre du DIGEA, d’organisations privées engagées dans le développement des chaînes de valeurs de l’irrigation, d’associations de consommateurs d’eau et d’autres parties prenantes sont attendus à cet atelier.

VI. Dates de l’atelier:

L’atelier de validation du cadre de l’Union Africaine et de DIGEA se tiendra les 10 et 11 juillet 2019. Pour de plus amples informations et de demandes de renseignements, veuillez contacter: Mure Agbonlahor agbonlahorU@africa-union.org